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Audinol. 51
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s'cmpèchcr, à l'aide de fon domeftique, de faire fortir ce particulier de fa falle, ct quand il a été dans la cour, ce particulier a recommencé fés mémes injures ct fottifes, et enfin l'ayant fait fortir hors de chez lui dans la rue et ayant fait fermer la porte fur lui, ce particulier a encore recommencé avec plus de véhémence les mêmes fottifes et injures. A ajouté que lui plaignant étoit un {.... bateleur et que partout où il le rencontreroit, il lui feroit voir qui il etoit ct cela en frappant à la porte de la maifon à tour de bras et faifant amaffer tout le voifinage, qui étoit feandalifé de tout ce mauvais propos. Que voyant que ce particulier ne vouloit pas fe retirer, il a envoyé chercher la garde par laquelle il l'a fait arréter et conduire par-devant nous ct où il eft venu pour nous faire la préfente plainte.
Signé : Audinot.
Avons de fuite fait comparoitre le particulier arrêté, lequel, fur les interpellations par nous à lui faites, nous a dit fe nommer Jofeph Denoël, natif de Baillon, diocèfe de Toul cn Lorraine, agé de 21 ans, étudiant en médecine, demeurant chez le fleur Denoël, fon frere, maître cn chirurgie, rue St-Denis, vis-à-vis la rue de la Ferronnerie, maifon d'un marchand épicier : nous a ajouté qu'il a été cette après-midi chez Ie lieur Audinot pour lui demander le prix de cachets de leçons de mufique que le fleur Deformeri lui avoit donnés pour recevoir dudit fleur Audinot ou dc la demoifelle fa fille à laquelle il avoit donné lefditcs leçons. Qu'il lui a été dit qu'on ne connoif-foit pas le fleur Deformeri non plus que la demoifelle Sercette qui l'avoit donnée pour écolière audit fleur Deformeri. Qu'à la vérité il a répondu à cela qu'il alloit chez un commiffairc ; là-deffus le fleur Audinot eft fauté fur fa canne, l'a prife à la main ct lui ne l'a pas lâché. Quc le domeftique eft venu, l'a pris à la gorge ; ledit fleur Audinot eft furvenu et l'a tenu auffl. Qu'il a fait tout fon potable pour s'échapper de leurs mains et s'eft fauve dans la cour ; ct comme il avoit laiffé fon chapeau dans la maifon, il a frappé de la main à la porte. Que le domeftique eft forti avec un tricot à la main et a dit : «Je m'en vais te le rendre ton chapeau! » Mais comme lui comparant a eu peur que ce domeftique l'excédât, il eft forti de la maifon en difant à la vérité quelques injures audit fleur Audinot.
Signé : Joseph Denoel.
Sur quoi, nous commiffaire, etc., attendu que ledit fleur Denoël a infulté, injurié, même voulu maltraiter ledit fleur Audinot chez lui, nous l'avons remis ès mains de Jean-Emmanuel Blancheteau, fergent de la garde de Paris, de pofte aux Enfans-Rouges, pour par lui le conduire ès prifons du Grand-Châtelct.
Signé : Maillot ; BLANCHETEAU.
{Archiver des Comm., n° 3782.)
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